Pesticides : ce qui se cache dans nos assiettes

Les pesticides s’invitent dans nos assiettes à notre insu. 50 % de nos aliments courants contiennent des toxiques potentiellement cancérigènes. Pour limiter les risques, apprenez à consommer autrement.

Les pesticides, appelés pudiquement « produits phytosanitaires » par l’industrie agricole, sont des produits de synthèse destinés initialement à protéger les cultures, par la destruction des mauvaises herbes (herbicides), insectes (insecticides) et champignons (fongicides).

100 % chimiques

Ils appartiennent à la famille des POPs (Polluants Organiques Persistants). Si 12 d’entre eux ont été interdits dans de nombreux pays de l’Union Européenne et aux Etats-Unis à cause de leur toxicité, 92 autres appartenants pour la plupart à la famille des organophosphorés et classés “cancérigènes possibles ou probables” se retrouvent toujours dans nos assiettes. Gloups ! C’est dur à avaler !

On les mange !

Un menu sain en apparences… Et pourtant voici les substances qui se retrouvent d’abord dans nos assiettes puis dans notre métabolisme.

Salade verte : Iprodione, Chlorothalonil, Procymidone, Vinclozoline, Deltaméthrine, Propyzamide

Poisson : Alpha HCH, Dichloro-diphenyl-trichloroéthane, Lindane

Pommes de terre : Thiabendazole

Fromage : Dichloro-diphenyl-trichloroéthane

Fraises : Cyproconazole, Procymidone, Hexythiazox, Carbendazime

Vin : Carbaryl, Carbendazim, Pyrimétanil, Téboconazole, Thiophanate-méthyl

Toxicité et cancers

Ces substances chimiques sont impliquées dans de nombreuses maladies, telles que les affections de la peau et la muqueuse (40 % des cas), les troubles du système digestif (34 %), du système respiratoire (20 %) et du reste de l’organisme (24 %). Par ailleurs, ils sont fortement suspectés d’être à l’origine de :

• anomalies congénitales : l’exposition du foetus aux pesticides à certaines périodes de la grossesse peut conduire à un avortement spontané, à des retards de croissance, et à des handicaps à la naissance.

• Déficits immunitaires : ils peuvent provoquer des réactions allergiques (asthme, dermites, anaphilaxie), ou bien entraîner une suppression immunitaire rendant l’organisme vulnérable face aux infections.

• Risques d’infertilité : chez les deux sexes.

• Développement de certains cancers : à ce jour en Europe, 92 substances actives pesticides pour la plupart appartenant à la famille des organophosphorés, sont classées “cancérigènes possibles ou probables”. Ils pourraient provoquer l’apparition de tumeurs au niveau du cerveau, de la vessie, du sein, de lymphomes et de leucémies.

Alternatives vertes

Suite aux différentes crises sanitaires de ces dernières années (vaches folles, tremblante du mouton,..), les consommateurs se sont intéressés à des modes de production plus sûrs à la fois pour l’environnement et leur santé.

Bio-logique !

L’agriculture biologique est un mode de production 100 % naturel soumis à un cahier de charges très précis qui n’utilise aucun produit chimique de synthèse de type engrais ou pesticides. Le ministère de l’agriculture a créé un label AB qui garantit au consommateur un mode de production respectueux de l’environnement et de la santé. Bonne nouvelle, en 2014, 2,5 % des produits alimentaires vendus en France étaient bio, un chiffre en progrès de 20% par rapport à 2012, selon l’Agence Française pour le Développement et la Promotion de l’Agriculture Biologique.

Hit-parade des ventes*

1. Pain, patisserie et épicerie, 22,3 %

2. Produits laitiers, oeufs 19 %

3. Fruits et légumes  16,2 %

4. Vins 11,8 %

5. Viandes et volaille 11,5 %

*(En % de la consommation de produits labelisés AB en 2014)

La ferme en ville

Depuis 2004, 4000 Franciliens ont rejoint les AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne). Leur principe est simple : le consommateur commande un panier de produits frais (fruits, légumes, viandes, laitages…) à un agriculteur local et lui paie d’avance. En échange, l’agriculteur s’engage à lui fournir des produits :

• De haute qualité nutritionnelle : les aliments sont frais, de saison et diversifiés.

• Cultivés dans le respect de l’environnement : c’est-à-dire sans produits chimiques de synthèse tels que les pesticides ou les engrais.

• A des prix équitables et qui assurent aux paysans un revenu décent.

Il existe une cinquantaine de marchés paysans en Ile de France, principalement situés à Paris, Vincennes, Pantin, Montreuil, Vitry et sur le plateau de Saclay.

Pour plus d’informations, RDV sur alliancepec.free.fr . Liste des AMAP de la région Ile de France sur le site de la Fédération francilienne des AMAP : http://www.reseau-amap.org

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