|

Au Grand-Bornand, le Bonheur de la neige de printemps

Par Corine Moriou

Soleil radieux et grand ciel bleu, on profite des plaisirs de la glisse au printemps. A la résidence Le Roc des Tours, située en front de neige, un séjour « ski aux pieds », c’est le pied  ! Tous les ans, Le Grand-Bornand accueille Glisse en cœur, l’événement caritatif numéro 1 de la montagne française.

Vue du Grand Bornand-Chinaillon © P.-Lebeau

Vous connaissez le Grand-Bo ? Non, ce n’est pas Roddy, le Grand-Bo moniteur de ski de l’ESF, mais le Grand-Bornand, la station de caractère de Haute-Savoie. A 1000 mètres d’altitude, le village est situé entre Annecy et Chamonix. Dominé par la splendide chaîne des Aravis, il doit son cachet à ses 400 chalets traditionnels dont certains ont 200 ou 300 ans d’âge. Ils ont un charme fou avec leurs toits couverts d’ancelles (tuiles en bois), leurs solarets (greniers à foin) et leurs mazots attenants (petits cabanons) pour conserver confitures, jambons et autres victuailles. Pas de grands immeubles bétonnés comme à La Plagne ou à Flaine. Ici, le bourg, capitale du reblochon, compte presque autant de vaches (2000) que d’habitants. Première commune agricole de Haute-Savoie avec ses 65 fermes, la population vit principalement de l’élevage… des sports d’hiver et du tourisme vert. Certaines fermes, comme La Ferme du Grand-Bo, favorisent une découverte pédagogique du monde rural et paysan. Un bon plan pour se distraire lors des tempêtes de neige ou du break de milieu de semaine.

Vieux chalet loué pour les sports d’hiver DR

Chinaillon, le spot « ski aux pieds » 

A nous les lacets de la route du Col de la Colombière, nous imaginant dans la roue des héros du Tour de France ! Nous tentons de doubler trois cyclistes qui ondulent le bassin, arcboutés sur leur guidon. Six kilomètres plus haut, nous sommes au hameau du Chinaillon, à 1300 mètres d’altitude. Tout petit, tout mimi, tout typique, c’est le spot d’où partent la plupart des remontées mécaniques. Pas besoin de prendre la télécabine au pied du Grand Bornand. C’est la station idéale des familles … ou des amoureux en quête de tranquillité. La rue principale concentre restaurants typiques, commerces, cinéma, boulangerie… Nous ne risquons ni de nous perdre ni d’être anonyme. Si l’on recherche une ambiance animée, un brin bling bling, mieux vaut opter pour La Clusaz, la station voisine. Mais les prix des hébergements et des forfaits de ski y sont plus élevés.

Le bar-salon de la résidence Roc des Tours, QG de l’after-ski et rendez-vous des jazz men DR

Nous voilà accueillis « comme à la maison » au Roc des Tours, un résidence hôtelière 4 étoiles MGM, située en front de neige du Chinaillon. On ne pouvait espérer meilleur emplacement ! Ce n’est pas la célèbre Metro Goldwin Mayer qui est l’heureuse propriétaire de ce joyau des Alpes, mais une famille de Haut-Savoyards. Le fondateur Maurice Giraud, menuisier charpentier de formation, démarra son activité en 1963 et créa la marque Maurice Giraud Montagne (bien vu !) en 1985. Son fils, David Giraud, repris les rênes de l’affaire en 2003. Il développe aujourd’hui des résidences haut de gamme dans les Alpes. Une nouvelle tendance qui gagne la montagne… et qui nous gagne. Fini les espaces exigus où les fondus de ski s’entassaient. Place au confort, au cocooning, au bien-être avant et après le ski. Le Roc des Tours a le charme d’un établissement à taille humaine. Les hôtesses sont aux petits soins pour répondre à toutes nos demandes. Rien à voir avec l’accueil standardisé d’un hôtel. Petit temps d’adaptation : l’accueil est au 9 ème étage, nous regagnons le 6 ème par un ascenseur pour nous installer dans notre suite premium, un appartement douillet de 46 m2 à la fois design, épuré et chaleureux. C’est le luxe, sans ostentation avec un living composé de meubles de chêne en bois clair, d’un grand canapé de velours bleu glacier, de coussins gris écossais en laine. La chambre principale – avec un king bed d’1m80, vive le sommeil réparateur ! – s’ouvre sur une terrasse équipée de transats avec vue sur le domaine skiable. Les dameuses se livrent à un joyeux ballet sous nos yeux pour préparer les pistes de demain. Une salle de bain avec baignoire est bienvenue pour se détendre après une journée de ski. La décoration est signée Marie et Didier Reydellet, architectes d’intérieur basés à Annecy. Au bar de la résidence – le QG incontournable – le feu de cheminée rassemble les copains de l’after ski tandis qu’un musicien égrène quelques notes de piano.

Peter Kingsbery, pieds nus, sur la scène en plein air de Glisse en coeur au Chinaillon © Corine Moriou

Au Palais des Congrès du Grand Bornand, c’est  la soirée de gala Glisse en coeurUn bistrot éphémère nous  fait découvrir l’exquise cuisine (et la générosité) du chef doublement étoilé Yoann Conte. Avec de nombreuses autres entreprises partenaires de la région, il sponsorise la 11 ème édition de l’association TFA (Thelma for Anna), l’événement caritatif numéro 1 de la montagne française, en faveur de familles d’enfants autistes. C’est aussi l’occasion d’échanger avec les artistes des années 80 qui se produiront demain sur la scène en plein air devant 4000 personnes … tard dans la nuit. Tous debout, snow boots aux pieds. Peter Kingsbery (Coch Robin) – on adore le tube « Only the very important » – a un français impeccable depuis qu’il a quitté Los Angeles pour vivre à Paris, quartier de la Bastille.

Une station sans bouchons, un secret bien gardé 

A la porte de notre appartement, une hôtesse a déposé pains au raisin, chaussons aux pommes et croissants. Sitôt le café avalé, nous descendons au 4 ème étage pour longer un couloir, puis emprunter un deuxième ascenseur. Jouxtant la résidence, le magasin Go Sport nous fournit des skis Atomic, bâtons, casque… et même des gants ! Photo de groupe aux pieds des pistes avec Stéphane Thébaut, le présentateur de La Maison France 5, animateur et parrain de Glisse en cœur. A peine cinq minutes de marche : face au jardin d’enfants, nous chaussons les skis. Un forfait magnétique dans la poche (une formule bien pratique), nous prenons le télésiège Châtelet (nettement plus sympa que la station Châtelet !) et dévalons avec volupté la piste bleue Abondance dans la poudreuse de Printemps. Il a neigé la nuit dernière. Maintenant, grand ciel bleu, les conditions sont optimales. C’est le moment de prendre un cours particulier : 43 euros de l’heure au départ de La Florida.

Sur une étendue de 90 kilomètres de ski, le Grand-Bo est une station parfaitement adaptée aux débutants et aux skieurs intermédiaires. Mais les experts de glisse peuvent s’amuser à relever des défis sur les 16 pistes rouges et les quatre pistes noires, dont la noire du Lachat bosselée à souhait, qui porte le nom du sommet de la station à 2100 mètres. Pas de queue aux remontées mécaniques, pas de dangereux surfeurs qui foncent tête baissée. On apprécie l’absence de bouchons ! C’est un secret bien gardé par les Savoyards du coin qui viennent faire du ski le week-end. Les « tire fesses » de notre enfance ont quasiment disparu laissant place à de moelleux télésièges. Le Chinaillon est équipé d’un espace freeride (ski hors-piste) d’un Snowpark pour y pratiquer du ski freestyle, de 62 kilomètres de parcours de ski nordique et de raquettes.

Pause déjeuner gastronomique au restaurant Terres Rouges © Corine Moriou

Aux Terres rouges, nous sommes accueillis par un vin chaud. Le soleil nous fait de l’œil. Mais nous avons rendez-vous à l’intérieur au carré VIP, le restaurant où l’on sert à table foie gras, souris d’agneau mijotée, tarte aux myrtilles… Nous trouvons aisément des transats pour prendre le café au soleil. Et, nous en sommes presque étonnés, habitués aux stations certes cotées, mais revers de la médaille, ultra fréquentées. Retour au Roc des Tours : au rez-de-chaussée de la résidence, nous déposons notre matériel dans un casier à skis portant le numéro de notre appartement. Sèche-chaussures et sèche-gants sont à notre disposition. Tout est prévu pour notre plus grand confort.

Détente à la piscine de Roc des Tours DR

La fin d’après-midi est dédiée à la détente. Quelques longueurs de piscine, papotage entre amis dans le jacuzzi, puis au hammam. Cassandra nous attend au Spa pour un massage du corps Pure Altitude à base d’huile de noisette. Nous nous abandonnons dans ses mains expertes et … les bras de Morphée. Ce week-end s’achève par une excellente nouvelle : Glisse en cœur a empoché un chèque de 408 816 euros. De quoi offrir 12 000 heures de super-nounous aux familles d’enfants autistes qui pourront ainsi s’octroyer un moment de répit. Grâce aux 125 équipes qui ont participé à cette course de 24 heures non-stop de ski (les 24 heures du Mans en version neige !), l’association TFA  a dépassé ses objectifs. A Chinaillon, la chaîne de la solidarité déplace des montagnes.

Plan de l'article :

Publications similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *